l'Orpheline de Jérusalem

Un joli pavé rond et soyeux, comme un galet, porteur de mille sensations charriées au gré des remous...

Voilà par ricochet, l'effet de ce livre dans le monde de la littérature juive. Une femme jette son coeur sur le papier et c'est une explosion d'émotions et de tendresse. Une bouleversante histoire d'amour qui utilise toute la palette des sentiments humains. L'histoire de son héroïne, Betty Picard, égarée dans la débâcle de la guerre.

Avec cette oeuvre, Sarah Abichid multiplie les rebondissements pour émouvoir son lecteur et le chercher dans ses retranchements.

Nous versons des torrents de larmes mais pour la bonne cause. Celle de l'orpheline de Jérusalem, surnommée « La bâtarde au placard », et elle n'est pas prête à se faire oublier de ses lecteurs.

Une Sarah Bernard de la plume est née. Un sang mêlé d'écrivain qui convoque aussi bien Pagnol que Zola. Des mots simples, des mots dénués d'éloquence, purs, qui viennent nous culbuter.

Un livre beau et tendre, entraînant les lecteurs de Paris à Pithiviers, de Montréal à Londres, de la Louisiane à Jérusalem, ville de lumière, pour réunir enfin deux êtres merveilleux, Berty et Ronny Miller, rescapé de la Shoa. Les chants d'amour sortaient de la terre encore humide pour crier à D.ieu « Dayenou »sur les cendres des hommes.

Et ce jour- là, D.ieu attendit que le monde fût assoupi pour pleurer en silence et sa plainte n'était plus qu'un murmure devant le « Shéina Israël de ses enfants, reconnaissant sa grandeur. Alors que la terre était inondée de ce chagrin venu du ciel, les hommes démontraient encore leur amour à l'Eternel.

Dina Golshtein