Puis-je aimer tendrement Coïmbre ? : la grande littérature française en tant que vecteur de l'antisémitisme 1871-1948

Puis-je aimer tendrement Coïmbre ? : la grande littérature française en tant que vecteur de l'antisémitisme 1871-1948

HENRI DIAMENT (zal) 1933 - 1999

"Un juif a-t-il une patrie ? S'il est né à Coïmbre, c'est au milieu d'une troupe d'ignorants absurdes qui argumenteront contre lui, et auxquels il ferait des réponses absurdes s'il osait répondre. II est surveillé par des inquisiteurs qui le feront brûler s'ils savent qu'il ne mange point de lard, et tout son bien leur appartiendra. Sa patrie est-elle à Coïmbre? Peut-il aimer tendrement Coïmbre ?" (Voltaire, in Dictionnaire Philosophique, à l'article Patrie, Editions Garnier, 1961, p. 592).

I1 est profondément affligeant pour le monde de la recherche universitaire et intellectuelle que l'auteur ait disparu avant d'avoir pu achever son ouvrage et en voir la publication. Le dernier hommage qu'on puisse lui témoigner en éditant ce livre, c'est de mettre en valeur ses réels talents linguistiques et littéraires qu'il savait si bien exprimer dans le domaine de la culture française. Il est important que son dernier ouvrage puisse être mis aussi bien entre les mains de savants, lettrés, historiens et étudiants, que dans celles d'un public avide d'érudition. Il aurait été dommageable qu'un tel travail soit ignoré ou oublié.

Henri soutenait toujours des opinions passionnées, certaines plutôt impopulaires ou divergentes par rapport à ses collègues et amis mais qu'il défendait avec force et conviction. Il était également animé d'une réelle aversion pour l'injustice et communiquait souvent son indignation devant ses manifestations.

Henri Diament n'a pu, comme il le souhaitait, compléter son ouvrage qui se termine au chapitre VII avec Pierre Loti, Nous resterons ainsi sur notre faim, mais heureux d'avoir pu lire une somme aussi détaillée sur l'époque qu'il s'était proposé de considérer.